A la recherche du geste circassien – comment les fondateurs d’écoles ont eux-mêmes appris le cirque?
La fédération française des écoles de cirque (FFEC) aura 30 ans en 2018. Avant de franchir ce cap, elle a souhaité se pencher sur son passé. C’est avec cette demande qu’elle est venue frapper à ma porte il y a presque deux ans.
La fédération a été portée à ses débuts par des écoles de cirque amateurs qui s’étaient montées çà et là, et ressentaient le besoin d’échanger autour des questions pédagogiques, de sécurité, de statut. Chacune avait, et a encore aujourd’hui, sa façon de transmettre le cirque aux amateurs.
Voilà pourquoi, pour comprendre ce qui a remué la FFEC pendant presque trois décennies, il était nécessaire de rencontrer des pionniers de la pédagogie circassienne.
Nous avons commencé avec Piste d’Azur, école fondée par Patrick Fodella. Cela a donné un premier travail documentaire : Piste d’Azur, Histoire d’une école de cirque. Après ce premier volet, nous nous sommes rendus compte qu’il était plus pertinent de faire dialoguer les protagonistes de cette jeune histoire par le jeu du montage, plutôt que de leur consacrer chacun un documentaire. Pas de second volet donc, mais un nouveau projet.
Il a fallu faire un choix entre les personnalités à interroger. On entend Patrick Fodella (Piste d’Azur), Christophe Crampette (CRAC de Lomme), l’Abbé de Lavenère-Lussan et Monique Munoz (Pop Circus), Thierry Truffaut (Clinique Jean Sarrailh et Association française du cirque adapté), Eric Angelier (Arc en Cirque), Martine Leroy (Balthazar) et Anny Goyer (ENACR Rosny-sous-Bois). Il en manque forcément, ce travail n’ayant pas de prétention scientifique, il n’a pas cherché l’exhaustivité. Mais qu’a-t-il cherché alors? A raconter des parcours singuliers qui ont amené à se poser des questions sur la façon de transmettre le cirque, sur le cirque comme outil d’éducation, de développement. Au final, ce sont toutes ces questions qui ont façonné la FFEC.
Je termine cette petite note par une phrase de Christope Crampette : « Le cirque vit sur une contradiction : c’est à la fois le royaume de l’improbable et en même temps, c’est l’espace du possible« . Christophe Crampette est décédé peu de temps après notre entretien. Mais sa parole est encore bien vivante!
A l’écoute : A l’école de la Piste, Chap 2, A la recherche du geste circassien – 21’15
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