A la rencontre de dockers d’un soir, travaillant au noir pour aider les pêcheurs à débarquer le poisson des chalutiers.
Après la réalisation d’un travail sur les ouvriers des chantiers navals de Gdansk (voir article Stocznia Gdanska, être ouvrier à Gdansk) entre 2002 et 2003, François Struzik et moi souhaitions poursuivre notre exploration des villes portuaires.
L’idée qui commence alors à se dessiner est de recréer une ville portuaire imaginaire à partir de fragments de villes réelles. Le projet s’appelle Havendok.
François et moi situons ce travail à la marge de nos activités professionnelles. Nous décidons donc tacitement qu’il n’aura pas de limite temporel, pas de délai, qu’il évoluera au fur et à mesure de nos propres trajectoires. La seule contrainte de notre démarche est que chaque ville explore une population et un territoire géographique de la ville, circonscrits à l’avance.
En 2006, nous nous rendons à Boulogne avec pour seul objectif d’être là toutes les nuits quand les chalutiers débarquent le poisson. Nous ne savons pas encore très bien ce que nous allons chercher. Mais dès la première nuit, nous arrivons en même temps que d’autres hommes, qui discutent par groupe jusqu’à ce que les chalutiers accostent. Là, chaque homme monte sur un bateau et disparait jusqu’au petit matin. Ces gars au fort accent du nord nous expliquent qu’ils travaillent ici au noir, certains contre du poisson, d’autres contre de l’argent. Chaque soir, ils descendent au fond de la cale et « donnent un coup de main » pour débarquer le poisson, pendant que les pêcheurs sont au-dessus pour mettre les caisses sur le quai.
Dockers fantômes est diffusé sur le site de l’Ousopo depuis 2007. François Struzik et moi avons depuis réalisé deux autres reportages que je vous ferai partager bientôt sur ce site.
A l’écoute : Dockers fantômes, 7’47
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