Variation documentaire et sonore sur le frisson : un travail réalisé en atelier avec des ados de Vendée.
Mon pari cet été : faire découvrir, voire aimer!, le documentaire sonore à une bande de jeunes ados d’Aizenay, une petite ville vendéenne. Au début, ce n’était pas gagné : les grandes vacances venaient de commencer et ils voyaient débarquer une « auteure-réalisatrice » qui leur parlait d’images sonores, d’écriture avec les sons, d’écoute… Franchement méfiants, 7 ou 8 jeunes participants, âgés de 13 à 18 ans, ont finalement joué le jeu et ont pleinement donné d’eux-mêmes.
Ils ont été à la fois les auteurs et la matière sonore. Le thème imposé de cette semaine d’atelier documentaire : le frisson. Après avoir exploré ce que leur inspirait ce mot, nous sommes partis de leurs souvenirs de frissons pour écrire des chroniques. Mise en mot, mise en voix, bruitages, montage, mixage : chaque jeune a créé sa chronique de bout en bout. Il y a eu aussi le moment magique d’une des jeunes témoignant de son amour pour Edith Piaf. Elle ne souhaitait pas écrire une chronique mais préférait être interviewée. Petite pépite qu’on entend à la fin du documentaire. Nous avons croisé cela avec un reportage sur les ateliers que menaient en même temps l’école de musique sur le même thème, nous fournissant par la même occasion une très belle matière musicale.
L’atelier se déroulant dans le cadre du dispositif Passeur d’Images, nous avons aussi intégré de courts extraits sonores de films : Shining, Quai des Brumes, les Parapluies de Cherbourg, Psychose ont participé à l’écriture sonore.
Le titre La Boîte à Frissons vient d’un des surnoms donné à l’accordéon, instrument du souffle, jamais très loin du frisson… Cela nous a inspirés pour créer des ambiances sonores. Nous avons réussi à dégotter un piano à bretelles vintage dont nous avons tiré des sons étranges et poétiques.
Je suis repartie au bout de 5 jours, avec un Nagra plein de voix, de sons, de musiques. Après m’être enfermée dans mon bureau pour rassembler tout ça et en donner une forme documentaire, nous nous sommes tous retrouvés mi-octobre pour une diffusion au cinéma d’Aizenay, en première partie de La Guerre des Mondes (version 1953).
Ce projet a été mené sous la houlette de la Fédération Familles rurales de Vendée, et le soutien de nombreux acteurs (tous cités au générique du documentaire!) parmi lesquels Passeurs d’Images.
A l’écoute : La Boîte à Frissons 14’57
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